Portes de fer

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Documentaires

2024

54 min 7 s

Tous publics

Disponible jusqu'au 23/11/2025

Alan Nogues, réalisateur de ce documentaire, raconte...La guerre a commencé un lundi. Il avait plu. J’avais, comme tout le monde, de sérieuses préoccupations.En arrivant chez moi, à Portes de fer, au rond-point du collège, ma fille de 8 ans et moi sommes tombés sur une grosse bande de jeunes et moins jeunes qui arrêtaient les automobilistes de manière agressive, tapaient sur les vitres, sur les capots et lançaient des insultes, bières à la main. Je suis é avec un minimum d’encombres, mais je n’ai pas pu répondre aux questions de ma fille. Pourquoi les cris, pourquoi les insultes, pourquoi les coups ? Je suis resté silencieux jusqu’à chez nous.Et puis la nuit est tombée. Et, d’un coup, le pays s’est embrasé.Le monde s’est effondré. Chaque soir, quelque chose d’important brûle. Les fumées sont omniprésentes et envahissent notre espace intime. J’ai perdu tous repères et la peur, l’angoisse, me dominent parfois. Ma vie a clairement basculé le 13 mai 2024. En Nouvelle-Calédonie, nous sommes des milliers dans ce cas.Alors, je filme.Je filme mon quotidien et celui de ma famille. Je filme mon quartier et Nouméa dévasté. Je filme le résultat d’un conflit que tout le monde redoutait, mais que personne n’avait prévu. Je filme l’impossible et l’impensable : des scènes de guerre, des cris de haine juste sous mon balcon, des communautés dressées les unes contre les autres, des gens terrifiés de quartier en quartier, de part et d’autres de barrages aussi effrayants que rassurants. Je filme ce que je peux, de chez moi, le 13 mai.En savoir plus
Diffusé le 20/04/2025 à 12h55 - Disponible jusqu'au 23/11/2025

Alan Nogues, réalisateur de ce documentaire, raconte...

La guerre a commencé un lundi. Il avait plu. J’avais, comme tout le monde, de sérieuses préoccupations.
En arrivant chez moi, à Portes de fer, au rond-point du collège, ma fille de 8 ans et moi sommes tombés sur une grosse bande de jeunes et moins jeunes qui arrêtaient les automobilistes de manière agressive, tapaient sur les vitres, sur les capots et lançaient des insultes, bières à la main. Je suis é avec un minimum d’encombres, mais je n’ai pas pu répondre aux questions de ma fille. Pourquoi les cris, pourquoi les insultes, pourquoi les coups ?
Je suis resté silencieux jusqu’à chez nous.

Et puis la nuit est tombée. Et, d’un coup, le pays s’est embrasé.
Le monde s’est effondré.

Chaque soir, quelque chose d’important brûle. Les fumées sont omniprésentes et envahissent notre espace intime. J’ai perdu tous repères et la peur, l’angoisse, me dominent parfois. Ma vie a clairement basculé le 13 mai 2024. En Nouvelle-Calédonie, nous sommes des milliers dans ce cas.
Alors, je filme.
Je filme mon quotidien et celui de ma famille. Je filme mon quartier et Nouméa dévasté. Je filme le résultat d’un conflit que tout le monde redoutait, mais que personne n’avait prévu. Je filme l’impossible et l’impensable : des scènes de guerre, des cris de haine juste sous mon balcon, des communautés dressées les unes contre les autres, des gens terrifiés de quartier en quartier, de part et d’autres de barrages aussi effrayants que rassurants.
Je filme ce que je peux, de chez moi, le 13 mai.